lundi 2 février 2009

Parce que tout doit commencer par un début...

"Maaaaaaaaamaaaaaaaaaaaaaaaaan ! Maaaaaaaaaamaaaaaaaaaaaaaaan! Aude elle arrête pas de m'embêter !" Marie-Laure lança un regard désespéré à Francia, posa son chevalet de Scrabble -interdit de tricher hein?- et monta les escaliers aux marches grinçantes pour rejoindre ses filles. Chaque grincement de chaque marche semblait refléter sa lassitude, son désarroi face à ses trois filles incapables de bien s'entendre plus de 20 minutes. "Qu'est-ce qui se passe encore?" lança-t-elle d'une voix qui se voulait sèche. "Mais c'est Auuuuuuuuuuude ! Elle veut pas me laisser la manette de la console, je veux jouer !". Encore une broutille de plus. Marie-Laure soupira. "Allez Aude, laisse ta sœur jouer, c'est chacune son tour." Aude s'énerva également : "c'est toujours pareil, y'en a rien que pour elle ! " Ça y était, la machine était lancée. Après l'accusation de favoritisme venait le "j'en ai marre... La vie c'est nul..." ...coup de poignard. Pourquoi sa fille était-elle comme cela? Pourquoi haïssait-elle autant la vie? Elle était si jeune... Progressivement, elle avait enfermé son esprit dans les livres, les jeux vidéos, la télévision. La sortir de son univers artificiel, c'était se résoudre à la faire souffrir. Aude ne supportait pas la réalité.

Laure, la deuxième, attendait que l'orage passe, assise dans un coin de la pièce. Elle aussi était un mystère. Toujours silencieuse, elle ne se plaignait jamais, et semblait s'opposer à sa soeur, qui criait toujours haut et fort ses émotions: Laure ne semblait jamais aller mal, autant qu'elle ne semblait jamais aller bien. Elle n'était que passivité.

La petite dernière, Charlène, ressemblait à ses soeurs lorsqu'elles étaient plus jeunes : pleine de vie, de rires, d'amour, de colères, de caprices. Marie-Laure s'attendrit un instant sur le visage poupin de la petite dernière. Comment la protéger du destin qui semblait vouloir que ses filles s'écartent progressivement de la vie? Deux yeux verts et quatre yeux bleus la regardaient maintenant fixement. "Maman, pourquoi tu pleures?" Le charme avait opéré. Les trois filles s'oublièrent pour réconforter leur mère. La vie était nulle, la vie était inutile, la vie était dure mais leur mère était tout. Le point d'attache. La lumière salvatrice.

2 commentaires:

  1. P'tit coucou pour dire que le début de ton histoire me plaît bien, et que c'est très bien écrit !
    Alors keep going, j'veux connaître la suite ^^

    LautreLaure

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